La grande démolition du service de santé
2010.12.13
Une initiative de Roselyne BACHELOT, ministre de la Santé, met en émoi la corporation des infirmières.
Un directeur du principal laboratoire d'un hôpital apprends aux infirmières qu'elles n'ont le plus droit de faire les prises de sang, selon la dernière ordonnance de la ministre de la santé. A savoir que l'ordonnance n'exige pas le passage devant les députés et les sénateurs. Afin de pouvoir subsister, les laboratoires devront passer une certification assez contraignante et compliquée. De même, ils doivent se porter garant des personnes qui effectuent les prélèvements, c'est-à-dire les infirmières ! Ce qui entraîne le fait que les opératrices para-médicales ne seront autorisées à prélever que si elles ont été formées et agréées par les laboratoires dans lesquelles les analyses sont pratiquées.
Les infirmières intérimaires et remplaçantes sont donc mises de côté et les prélèvements à domicile seront interdits, par conséquent les patients devront se rendre au laboratoire par leurs propres moyens, quel que soit leur état.
Une autre possibilité pour ces patients, se faire hospitaliser, option peu pratique pour un prélèvement de sang.
Enfin, nous devons retenir que les laboratoires sont tenus de s'équiper en machines hyper-performantes, avec le moins de personnel possible, puisque l'Etat a décidé de diminuer "fortement" le remboursement des examens sanguins à ces mêmes laboratoires. Les établissements hospitaliers de taille moyenne qui possèdent leur propre laboratoire vont devoir fermer celui-ci. Pour exemple, citons Paoli-Calmette. Les grands plateaux techniques serons les seuls à accueillir une grande partie des examens à réaliser, les résultats serons obtenus au bout de plusieurs jours.
Selon certaines sources, la Générale de Santé et des grands groupes financiers sont en train de racheter tous les laboratoires de France, donc impossible à un biologiste de posséder son propre laboratoire.
Une biologiste directrice d'un petit laboratoire de proximité confirme ces informations et indique que l'ordonnance "Roselyne BACHELOT" est sortie en janvier 2010, d'une part, que l'année 2013 est la limite pour se mettre aux nouvelles normes, d'autre part. A nouveau une remarque, les petits et moyens laboratoires ne pourront se mettre en règle en raison du coût important que seuls les grands pourront supporter. Les établissements de proximité disparaîtront, les patients devront faire de plus long déplacements. Les regroupements de laboratoires peuvent être un moyen de faire face aux structures financières qui attendent, sur le modèle des opérations envers les cliniques, de racheter et rentabiliser au maximum au dépens de la relation ordinaire avec les patients. Prenant en compte que des laboratoires qui traitent plus de 1000 dossiers ne peuvent être à l'écoute attentives des personnes. Moins de petits laboratoires et moins de petits hôpitaux, est-ce une bonne chose ? Nous assistons à la mise en place du système américain, allemand et autres pays européens.
En conclusion, l'avenir de la santé est mis en vente auprès des grands groupes financiers.
Dédou de Marseille15